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Libération
Interview

«Rien n'est prévu pour ces chaleurs»

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publié le 7 août 2003 à 0h32

Le professeur Michel Thomas est chef du service de médecine interne de l'hôpital Jean- Verdier de Bondy (Seine-Saint-Denis). Il détaille les effets de la chaleur sur le corps humain.

Sommes-nous égaux face à la chaleur ? Les mécanismes de défense, vasodilatation et sudation fonctionnent-ils mieux chez certains individus que chez d'autres ?

Les gens bien portants sont assez égaux devant la canicule. Entre deux personnes dont l'état de santé est identique, si la capacité de sudation est variable, les conséquences sur la santé seront peu différentes, et très minimes. Les différences observées seront liées aussi à leur tempérament, leur psychologie. Il y a ceux qui sont les plus malheureux du monde, et il y a ceux qui disent : «Mais non, ce n'est rien.» Nous avons des capacités différentes à nous adapter à des situations vécues comme hostiles parce qu'elles sortent de l'habitude. Pourtant, il suffit de boire davantage, de s'hydrater pour s'adapter au mieux. En même temps, il y a un équilibre à trouver. Les gens qui boivent trop vont activer la transpiration, ce qui va être source d'un petit inconfort supplémentaire. Ceux qui souffrent réellement sont ceux qui ne peuvent pas subvenir eux-mêmes à leurs propres besoins. Les malades de façon générale pour qui la canicule est une agression supplémentaire, les personnes (très) âgées qui souvent ne boivent pas assez et s'exposent à la déshydratation. Les gens hospitalisés, qui ne peuvent pas s'alimenter et boire, doivent être perfusés