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Libération

Marie, icône des femmes battues.

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publié le 11 août 2003 à 0h34

Faire de Marie Trintignant une figure symbolique de la violence infligée aux femmes. C'est ce que souhaitent diverses associations féministes, au risque de glisser vers l'amalgame, pour faire parler d'une cause qu'elles estiment sous-médiatisée. Le Mouvement français pour le planning familial (MFPPF) et la Fédé ration nationale solidarité femmes (FNSF) avaient organisé samedi à Paris, place Colette, un rassemblement pour rendre hommage à l'actrice défunte et à toutes les femmes anonymes qui subissent la violence de leur conjoint.

Quelque 200 personnes ont répondu à l'appel. «Il faut pen·ser à toutes celles qui ne sont pas là, celles qui vivent l'horreur au quotidien, et se battre pour qu'elles s'en sortent», expliquait Maïté Albagly, secrétaire générale du MFPPF. Tendues entre les colonnes de la place, des bandes de mousseline colorée ont été tapissées de prénoms de femmes et de messages d'anonymes : «C'est à la première gifle qu'il faut partir, pour sauver sa dignité et même sa vie.» Ou encore: «On ne nous fera pas croire qu'il tapait pour la première fois.»

L'enquête devra le dire. Les enquêteurs se pencheront, notamment, sur les rapports qu'entretenaient Marie Trintignant et Bertrand Cantat, avant la nuit du 26 au 27 juillet. Sur leur état respectif, ce soir-là. En France, les violences conjugales sont devenues un tel sujet que le ministère de l'Intérieur a édité une plaquette à l'usage des victimes où il propose une définition : «Cette violence s'exerce sous diverses forme