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Libération

A Loos, les surveillants bloquent la prison

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Manque d'effectifs, conditions de travail difficiles, surpopulation et chaleur font monter la tension.
publié le 13 août 2003 à 0h35

Lille correspondance

Un début de mutinerie à la mi-juillet, quatre agressions la semaine dernière à la prison de Loos, dans la banlieue de Lille : l'Ufap (Union fédérale autonome pénitentiaire), syndicat majoritaire, s'alarme. Hier matin, pour attirer l'attention sur leurs conditions de travail, une dizaine de surveillants ont tenté de bloquer l'accès du centre de détention, avant d'être délogés par les CRS : «Nous réclamons douze agents de plus et des sanctions exemplaires pour les auteurs des agressions. Un collègue a été attaqué avec une arme blanche qu'un détenu avait fabriquée avec un ouvre-boîtes. Un autre s'est fait mordre à la main et à l'avant-bras : six jours d'interruption temporaire du travail. A la maison d'arrêt, Il n'y a qu'un surveillant par étage, pour 135 détenus. La tolérance zéro, c'est la règle à l'extérieur, mais elle s'arrête aux portes de la prison. A l'intérieur, les détenus font ce qu'ils veulent. Il nous faut des moyens supplémentaires», s'exclame Dominique Deregnaucourt, secrétaire général régional de l'Ufap. Huit surveillants devraient arriver à Loos en septembre, pour compléter les effectifs.

Intolérable. Au dernier décompte, à la maison d'arrêt, il y a 999 détenus pour 478 places. Avant la grâce présidentielle du 14 Juillet, ils étaient 1 198. «Il fait entre 30 et 40 °C, vous imaginez les détenus, par cette chaleur, à trois dans 9 m2 ? Franchement, je les plains», explique Sébastien Lelong, un des surveillants. Avec un quota limité à trois douche