Larzac, envoyé spécial.
La fête a commencé jeudi sur le site du Teknival, et une ville-champignon s'est construite en deux jours au bord de l'A75. Ils étaient 30 000 vendredi. Des milliers d'autres arrivent encore. Le Teknival dure officiellement jusqu'à dimanche soir. Sans doute jusqu'à lundi, en fait.
«Ni règles, ni lois, ni horaires», s'enthousiasme Elise en rejoignant «un son» à 3 heures du matin. «Personne ne peut m'interdire d'être pieds nus, torse nu, de gueuler», explique Daniel. L'organisation étatique gardes mobiles et policiers pour encadrer la rave n'y change rien. «De toute façon, on n'a plus le choix, raconte Yohan. Avec l'amendement Mariani qui interdit les rassemblements à plus de 250, c'est ça ou rien. Mais franchement, je vois pas trop la différence.» Au bord de la route, certains profitent même de la présence des gendarmes mobiles pour parler treillis, «une des rares choses qu'on partage».
Pendant ce temps, les plus acharnés sont quasiment collés aux murs des enceintes. Parmi les raveurs, on trouve des éducateurs, des étudiants, des instituteurs, des aides-soignantes ou encore des cuisiniers. Beaucoup sont venus pour «le son», d'autres mettent en avant «la nature», certains «les rencontres». Aucun la défonce. Pour eux, le «tekos» est juste le moyen le plus sûr de faire la «teuf», la drogue «un élément parmi d'autres» d'une «liberté totale». «C'est une image qui nous colle à la peau. Il faut du temps pour s'en débarrasser, comme l'ont fait nos parents hipp