L'annonce n'est pas banale. «Ville de Courcelles-lès-Lens vend piscine municipale, plein ciel avec terrain. Superficie de l'ensemble : 5 367 m2. Dimensions du bassin : 25 m x 10 m. Toit ouvrant. Prix : 250 000 euros.» Plus haut sur la page d'accueil : «Courcelles-lès-Lens, une ville qui bouge.» Le slogan tombe à l'eau ; la ville saigne.
Cicatrice. Près de six mois après la fermeture de l'usine Metaleurop sur les communes de Noyelles-Godault et de Courcelles-lès-Lens, la cicatrice est loin d'être refermée. «Ce n'est pas fini, Metaleurop, s'époumone le maire Ernest Vendeville. Chez nous, près de 300 personnes n'ont pas retrouvé de travail.» Les chiffres font mal : bientôt 37 % de chômage dans une ville où 70 % des habitants ne payent pas l'impôt sur le revenu. «On ne peut pas encore taper sur les gens qui travaillent. Ils sont saturés.» Pour équilibrer un budget amputé de 2 750 000 euros de taxe professionnelle et de 230 000 euros de taxe foncière, la mairie a dû vendre. La dotation de solidarité urbaine et celle de solidarité communautaire de 145 000 euros n'y changeront rien. La piscine coûtait 250 000 euros par an, autant s'en séparer. Le maire affirme ne pas spécialement vouloir faire scandale : «De toute façon, personne ne se soucie de la catastrophe sociale que nous vivons. On aide les agriculteurs, mais les métallurgistes sont toujours les parents pauvres.»
Autour, les communes finissent aussi l'été dans le rouge. La communauté d'agglomération estime à 2,5 millions d'euro