Bertrand Cantat sera probablement jugé à Vilnius, mais personne à Paris n'ose prendre la responsabilité d'être à l'origine de l'abandon formel des poursuites sur le sol français. La juge d'instruction Nathalie Turquey vient d'indiquer qu'elle n'entend pas lancer une procédure d'extradition. Compte tenu du patriotisme judiciaire en Lituanie, «elle ne veut pas s'attaquer à une montagne», souligne un proche du dossier. La balle semble passer dans le camp du parquet qui, trois jours après le drame, avait signé des réquisitions en vue de l'extradition du musicien. Mais il attend une notification écrite par le biais d'une ordonnance de la juge Turquey avant de porter l'affaire en appel devant la chambre d'instruction. Pourtant, selon un juriste, le parquet pourrait le faire à tout moment, sous prétexte d'une décision implicite de refus de la juge d'instruction de délivrer un mandat d'arrêt.
Ce petit jeu peut durer encore longtemps. La procédure française ne s'éteindra d'elle-même qu'au moment où Bertrand Cantat aura été éventuellement jugé par la justice lituanienne, au nom du principe non bis in idem (la même affaire ne peut être jugée deux fois). D'ici là, les différentes parties (Bertrand Cantat, la famille Trintignant, Samuel Benchetrit, père du dernier enfant de Marie qui veut se constituer partie civile) peuvent formuler des demandes d'actes devant la justice française (confrontations, nouvelles expertises...) qui pourront être utilisées lors d'un procès à Vilnius. D'un p