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Libération

Les raisons de la colère

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publié le 29 août 2003 à 0h45

Denise (1), 81 ans, Paris XXe

«Mon APA a été sabrée de 350 euros, sans explication»

«Quand j'ai eu l'APA (allocation personnalisée d'autonomie, ndlr), il y a deux ans, ç'a été une explosion de joie. Je n'avais pour vivre que 1200 euros mensuels, la pension de réversion de mon mari, et je ne voulais pas être assistée par mes enfants. Avec 600 euros en plus chaque mois, j'ai pu payer une auxiliaire de vie. Elle m'aidait pour le ménage, les courses, la cuisine. Et, surtout, c'était une sécurité et une compagnie. Il y a quelques mois, mon APA a été sabrée brutalement de 350 euros, sans aucune explication. J'ai seulement compris, en entendant à la radio, que le gouvernement allait réduire les aides.

«J'ai dû arrêter l'aide à domicile. Maintenant, je cherche une maison de retraite, car sans APA je ne peux plus rester chez moi. Je suis autonome mais, à 81 ans, je vais vers des années de fatigue et de grande vieillesse ; je dois prévoir un autre mode de vie. Le problème, c'est que c'est hors de prix. Ça m'est égal de vieillir dans un fauteuil Louis XV, je n'ai pas besoin de luxe d'apparence mais juste d'être bien. La diminution de l'APA, c'est très violent et honteux. On se moque des personnes âgées. Ce gouvernement qui a besoin d'argent tape sur le social et la culture, parce que ce sont deux choses dont la droite considère que le peuple n'a pas besoin. Enlever un jour férié, je ne suis pas contre, mais c'est encore pénaliser les petites gens.»

(1) Son prénom a été changé.

Michel C., 64