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Interview

«Supprimer un jour férié pour les personnes âgées a quelque chose de romantique»

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publié le 29 août 2003 à 0h45

S'il est une catégorie enthousiaste à l'idée de supprimer un jour férié, c'est bien celle des patrons. Depuis que l'idée a été lancée mardi par Raffarin, lors d'une réunion avec des professionnels s'occupant du troisième âge, ils ne tarissent plus d'éloges sur cette «formidable» initiative qui, selon l'OFCE, pourrait rapporter 1,8 milliard d'euro par an. Et tant pis si, comme le craint l'Observatoire français des conjonctures économiques, l'idée conduit à la suppression de 30 000 emplois ­ 100 000 en cas de baisse de production ­, le patronat est euphorique. A l'exemple de Guillaume Sarkozy, frère du ministre de l'Intérieur, président des Tissages de Picardie et vice-président du Medef, principale organisation patronale.

Si l'on supprimait un jour férié, quelles en seraient pour vous les conséquences ?

Je ne suis pas dans le secret des projets gouvernementaux. Mais nous pouvons dans les entreprises y réfléchir assez simplement. On compte dans une année en moyenne 220 jours de production. Si on supprime un jour férié, cela signifie que l'on en aura 221, c'est-à-dire une augmentation de 0,5 % de notre capacité de production. Ce n'est pas grand-chose, mais, quand on a mis en place les 35 heures, on avait bien perçu les conséquences de la diminution de cette capacité sur la réduction de nos marges. Si on l'augmente, je peux amortir un peu mieux mes coûts fixes.

L'effet risque d'être marginal, surtout si ce gain de productivité sert à financer une contribution sociale pour le troisi