Bure (Meuse) envoyée spéciale
Achille et son groupe poussent la chansonnette : «Z'ont déjà pourri l'air, empoisonné l'eau / Z'ont tué la faune, saccagé la flore...» Un gendarme rêveur se laisse à marquer le rythme avec le pied. Tout autour, 150 militants antinucléaires pique-niquent. Des couples, des enfants, des jeunes et pas mal de moins jeunes. Le logo inoxydable des années 70 un soleil éclatant, accompagné du slogan : «Le nucléaire ? Non merci» a repris du service. Il cohabite avec le tee-shirt tendance de l'été 2003 : «D'autres mondes sont possibles.»
Radioactif. Hier, à 12 h 45, s'est achevée à Bure (Meuse) la marche commencée une semaine plus tôt devant la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle). A l'initiative des collectifs Bure-Stop, allant de gymnases en salles des fêtes, une cinquantaine de marcheurs ont tenté de convaincre les habitants des villages traversés de s'opposer à l'enfouissement des déchets radioactifs. Bure est aujourd'hui l'unique «laboratoire» où l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) étudie la possibilité d'enfouir à 500 mètres sous terre les pires déchets des centrales nucléaires en fin de course : ceux à fort rayonnement radioactif, d'une durée de vie allant de 300 ans à des centaines de milliers d'années. Officiellement, rien n'est encore tranché, le Parlement devant se prononcer en 2006 au vu des résultats des recherches engagées dans ces terres argileuses (résistance de la roche, circulation de l'eau). Mais les