Luc Ferry l'a confirmé hier : les anciens ministres de l'Education sont «invités permanents» du «grand débat» sur l'éducation. Qu'en pensent-ils ? Libération leur a posé la question.
Jack Lang (Education nationale, 1992-1993 et 2000-2002). En pleine polémique avec Luc Ferry (lire ci-dessus), Jack Lang fait la fine bouche. «Les enseignants ont été matraqués moralement, financièrement... Difficile de légitimer un tel processus dans ce contexte. Ce gouvernement a mis la charrue avant les boeufs : il a commencé par dénigrer l'école et la mettre au pain sec, et maintenant il veut discuter ?» Mais il entrouvre la porte : «D'un autre côté, c'est une bonne idée d'associer les anciens ministres...»
Jean-Luc Mélenchon (Enseignement professionnel, 2000-2002). Il se fait un plaisir de refiler le bébé à l'actuelle direction du PS. «Il faut d'abord que je demande son avis à François Hollande. Je veux savoir ce qu'il pense», déclare ironiquement l'animateur du courant minoritaire Nouveau Monde qui semble soupçonner que le premier secrétaire du PS n'en pense pas grand-chose. En matière de politique éducative, la ligne PS lui paraît beaucoup trop floue. Ce week-end à La Rochelle, il a dénoncé «l'insupportable distance» qui sépare encore le PS et les enseignants.
Claude Allègre (Education nationale, 1997-2000). L'ancien «ami de trente ans» de Lionel Jospin juge que ce débat vient tard : «Ils ont déjà tout décidé. De supprimer les aides-éducateurs, d'en finir avec la loi Jospin...» Et soupçonne q