Alphonse Allais avait inventé les «villes à la campagne». La Datar (délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale) pointe l'émergence de «campagne des villes», pour qualifier ces zones rurales tombées sous influence urbaine. Des campagnes plus tout à fait campagnes où vivent désormais... plus de 12 millions d'habitants. Le constat est développé dans un rapport qui doit servir de base aux travaux du comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire (CIADT) qui se tient aujourd'hui à Matignon sous la présidence de Jean-Pierre Raffarin. Avant d'échafauder des projections sur la physionomie de la France rurale en 2020, la Datar dresse un état des lieux de ces enclaves où les grilles de lecture anciennes ne permettent pas de percevoir les mutations.
Diversité. «Le monde rural n'est plus le monde agricole et n'est plus non plus ce lieu d'exode» vers les villes. «Dans l'ensemble, son solde migratoire s'est inversé, notamment par l'arrivée de population jeune», annonce d'emblée le rapport. Le monde rural n'est pas non plus un ensemble monolithique: c'est un espace «très divers dans son organisation et ses dynamiques».
Le document de la Datar met en exergue l'émergence d'une France rurale à trois visages. Celle qui progresse le plus c'est la «campagne des villes» qui regroupe 750 cantons ruraux situés en zone périurbaine, c'est-à-dire pas très loin d'une grande ville. Le phénomène n'est pas nouveau, mais on n'avait jusqu'ici pas pris la mesure d