Lille, envoyé spécial.
C'est le genre de grand-messe qui sied au credo sécuritaire de Nicolas Sarkozy. Hier matin au Zénith de Lille, 3 000 gardiens de la paix et gendarmes sont venus sagement écouter le ministre de l'Intérieur pour la première étape de son «tour de France» des zones de défense. Tous en chemisette bleu clair. Avec un décorum connu depuis le raout fondateur du Louvre, en juin 2002, quand à peine nommé le ministre de l'Intérieur avait lancé «la guerre contre l'insécurité» : une tribune et deux écrans géants sur un fond bleu où s'inscrivent les slogans : «Un objectif, la sécurité des Français» et «Gendarmerie et police, la mobilisation de tous».
Nicolas Sarkozy a dévoilé, hier, le «grand débat» qu'il veut initier sur «la répression et la prévention des crimes sexuelles». «La lutte contre la délinquance sexuelle est une priorité absolue», a-t-il indiqué. Le ministre de l'Intérieur estime «urgente la constitution d'un fichier de délinquants sexuels pour s'assurer que la récidive ne viendra pas s'abattre sur une petite victime». Parmi les pistes de travail envisagées pour nourrir ce fichier, il pourrait être demandé que tout délinquant sexuel, à sa sortie de prison, soit obligé de pointer dans un commissariat ou une brigade de gendarmerie et de signaler tout changement de domicile. «Je n'accepte pas l'idée qu'un homme qui a déjà violé et martyrisé puisse sortir de prison dix ou quinze ans après, sans avoir subi le moindre traitement médical et sans présenter la moin