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Libération

Le linge sale des gendarmes de Libourne

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Accusations de tortures contre soupçons de vengeance. Procès pour outrage.
publié le 8 septembre 2003 à 0h53

Bordeaux correspondance

Un méchant tract distribué dans les rues de Libourne, en Gironde, le 28 mai 2002, qui accuse un supérieur hiérarchique, d'être un as de la matraque. Seize mois plus tard, vendredi dernier, le gendarme Olivier Renaud, 34 ans, s'est retrouvé devant la chambre militaire du tribunal correctionnel de Bordeaux, poursuivi pour «outrage» envers sa hiérarchie.

Bouée. Le gendarme Renaud est un homme d'honneur. Il a tenu à se présenter en uniforme. Le regard net, il se tient droit à la barre. Son combat ? Dénoncer les ripoux de la gendarmerie. Ce tract ? C'était une bouée de secours. «On me disait: "Vous êtes là pour la fermer." Je voulais une réponse à des comportements inadmissibles», explique-t-il à la barre. Et il raconte : lorsqu'il est affecté pour une mission d'un mois et demi, à la compagnie de Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane, en décembre 1996, Olivier Renaud affirme avoir découvert des détentions arbitraires, des actes de torture et même des agressions sexuelles. Le tout, selon lui, avec la bénédiction de Bernard Dedieu, alors maréchal des logis chef, qui aurait couvert de tels agissements ou y aurait participé. Le gendarme Renaud se révolte et alerte ses supérieurs. Deux enquêtes de la gendarmerie ne donneront rien. Mais pour lui, c'est la sanction. Rapatrié de Guyane, hospitalisé une semaine en psychiatrie, il se retrouve, dit-il, «placardisé». On le mute de poste en poste. «Pendant sept ans, je me suis fait matraquer.»

Il est privé de son arme de ser