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Libération

«J'accuse la brigade financière»

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publié le 11 septembre 2003 à 0h56

«J'accuse la brigade financière d'avoir pris en otage Mme Guéroult et de l'avoir torturée jusqu'à ce qu'elle meure.» Gilles Forray est un homme en deuil. Dimanche, sa compagne, Chantal Guéroult, 56 ans, a succombé à une crise cardiaque dans un fourgon de police. Sa garde à vue s'achevait. Arrêtée vendredi à l'aéroport de Roissy sous les yeux de Gilles Forray, venu l'accueillir à sa descente d'avion. Le rapport d'autopsie provisoire indique que Chantal Guéroult souffrait d'une malformation cardiaque qu'elle semblait ignorer. Lors de son arrestation, elle détenait du Lexomil et du Nisisco, un médicament contre l'hypertension. Des examens complémentaires devraient permettre d'étudier l'éventuelle interaction entre ces médicaments et la malformation cardiaque. Ainsi que l'influence du stress dû à la garde à vue, un élément déclencheur des accidents cardiaques.

Samedi matin, un médecin a prescrit la prise de ces médicaments et a déclaré l'état de Chantal Guéroult compatible avec la garde à vue. Le préfet de police, Jean-Paul Proust, la directrice de la police judiciaire parisienne, Martine Monteil, ainsi que plusieurs syndicats ont apporté leur soutien à la brigade financière (BF). Une enquête de l'Inspection générale des services est en cours, ainsi qu'une information judiciaire sur les causes de la mort. «Nous sommes habitués aux pressions mais nous ne pouvons tolérer les accusations proférées depuis la mort de Mme Guéroult», a expliqué à l'AFP un policier de la BF. Selon plusie