Plutôt choyé par le budget 2004, l'enseignement primaire continue pour tant à manifester son mécontentement. Analyse en forme de coup de griffe de Nicole Geneix, secrétaire générale du SNUipp-FSU, syndicat majoritaire dans les écoles.
Le primaire semble bien traité dans le budget 2004. Pourquoi continuez-vous à protester ?
Les effectifs augmenteront de 54 000 élèves en septembre 2004 ; créer 1 500 postes est encore insuffisant. Par ailleurs, les baisses de crédits font de la formation continue des enseignants un secteur sinistré. Et l'école primaire, qui perd 22 000 aides-éducateurs, n'accueillera, au mieux, que 9 000 assistants d'éducation alors que 10 000 avaient été promis. Notez, sur ce point, que tout le monde est d'accord : les aides-éducateurs ont fait la preuve de leur efficacité. Et pourtant, on supprime des postes. C'est bien la preuve que la cuisine budgétaire froide l'emporte sur le souci du qualitatif. Si nous parlons en termes quantitatifs, c'est bien parce que les décisions du ministère se situent sur ce terrain.
Mais Luc Ferry aborde aussi d'autres sujets : le redoublement en CP, la scolarisation des moins de 3 ans...
Parlons-en ! Ses propos sur le primaire sont consternants, même s'il a pris l'habitude de les corriger par la suite. L'affaire du redoublement en CP en est un exemple frappant : il commence par en faire l'éloge, alors que toutes les études montrent que ce n'est pas la réponse unique aux difficultés d'apprentissage