C'est pas de sa faute... «Nous n'avons rien su !», a fini par lâcher hier Jean-François Mattei, à propos des alertes remontées début août du milieu hospitalier et des maisons de retraite. Le visage impavide mais les mains agitées, se disant «profondément touché et même profondément meurtri» par ce «drame humain», le ministre de la Santé était le premier responsable auditionné hier par la «mission d'information» sur la canicule. Composée, à la proportionnelle, de députés de chaque groupe politique, cette instance a été créée le 26 août par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. Objectif : proposer rapidement des mesures à intégrer dans les deux projets de loi santé publique et financement de la Sécurité sociale qui seront examinés dès le mois d'octobre. Et ce, sans attendre les conclusions de la «commission d'enquête» qui verra le jour à la rentrée parlementaire : une machinerie aux «pouvoirs d'investigations beaucoup plus larges, qui peut travailler pendant six mois, auditionner et réauditionner», a prévenu Claude Evin (PS).
La faute à la nature. Avant de se soumettre pour la première fois à un débat contradictoire, Jean-François Mattei a pris soin de bétonner sa ligne de défense. Trois quarts d'heure d'un plaidoyer détaillant sa version des faits, esquivant toute responsabilité dans la gestion politique de cette catastrophe. Et dénonçant, par avance, toute critique comme «polémique» produites par une «illusion rétrospective» à la lueur des 11 400 m