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Libération

«Des événements comme ça, on sait qu'on en vivra encore»

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Un an après, le Gard veut croire aux mesures de prévention.
publié le 12 septembre 2003 à 0h57

Aramon (Gard) envoyée spéciale

C'était il y a un an tout juste. Mardi, dans l'église Saint-Pancrace, Aramon s'est souvenu de ses habitants morts à cause des inondations. Parmi les 23 victimes des pluies torrentielles tombées sur le Gard, cinq habitaient un lotissement du village, bâti dos à une digue qui a cédé sous la pression des eaux du Gardon.

Des morts évitables ? La justice refuse pour le moment de désigner des responsables. Cinq Aramonais avaient déposé une plainte contre leur maire, estimant que «ce dernier n'avait pas pris les dispositions immédiates d'évacuation alors qu'il était informé du danger». L'intéressé, rejoint par ses collègues de Monfrin, Comps et Théziers, avait lui aussi demandé à la justice de déterminer les responsabilités. «Nous voulions connaître la vérité, pour ne plus revivre ça», expliquait Jean Mahieu.

Se basant sur l'enquête de la gendarmerie de Nîmes et sur le rapport de l'ingénieur des eaux et forêts Philippe Huet, le procureur de la République Robert Gelly a estimé qu'il n'y avait pas eu «violation délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence». L'enquête et le rapport Huet ont cependant pointé des défaillances, notamment celle des réseaux d'observation et d'alerte. «Cela doit donner lieu à une modification énergique des pratiques», souligne le haut fonctionnaire. Malgré ces conclusions, une nouvelle information judiciaire a été ouverte hier par le parquet de Nîmes, à la suite d'une plainte déposée par la famille d'une victime.

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