Clair et net : «Je n'ai jamais pensé à démissionner. Bien au contraire, je me suis senti investi d'un devoir d'agir», a expliqué Jean François Mattei, devant la mission d'information parlementaire sur les morts de la canicule. Ce drame est avant tout selon lui une catastrophe naturelle.
Le ministre de la Santé est tout, sauf un amateur. Professeur de pédiatrie, généticien de renom, spécialiste de bioéthique, croyant et «homme de valeurs» comme il se qualifie, il a donc choisi de rester oublieux de ses nombreuses déclarations sur la responsabilité de l'homme politique du temps où il était député de l'opposition. Evoquant l'affaire du sang contaminé et le rôle des ministres, il déclarait au Figaro le 7 février 1992 : «Quand un bateau s'échoue, peu importent les circonstances, le capitaine, tenu pour responsable, est débarqué. C'est une question de principe et d'honneur... Si le Président et les ministres n'étaient pas informés, c'est que nous ne sommes pas gouvernés. Vont-ils démissionner ? J'en doute ! Où est le sens de l'honneur ? Je ne sais pas qui est coupable, mais il est évident que plus les conséquences sont graves, plus les responsabilités sont haut situées. Plus tard, en octobre, toujours dans Le Figaro : «Je suis convaincu que la responsabilité politique est un engagement personnel, qu'elle doit y rester conforme à la nation de noblesse, de dignité et de courage». Quelques mois avant d'être nommé ministre, dans Les Echos, il déclare, à propos de l'expression «respons