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Libération
Interview

«Tout est à construire».

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publié le 13 septembre 2003 à 0h58

Marie-Odile Bertella-Geffroy est en charge depuis quinze ans de tous les grands dossiers de santé publique.

Vous réclamiez la création de ce pôle depuis des années. Le voici. Une bonne nouvelle, alors ?

Oui, dans le principe de la mise en place au Tribunal de Paris de ce pôle, créé, il y a 15 mois, par la loi du 4 mars 2002. Cependant, tout est à construire. Lundi, il s'agit uniquement du déménagement de mes dossiers au pôle financier. Mais l'équipe n'est pas encore constituée et les décisions concernant les moyens ne sont pas prises. Car cette création par la juridiction de Paris de ce pôle se fait avec les moyens de ce tribunal. C'est-à-dire sans moyens supplémentaires.

Dans quelle mesure, pensez-vous que la création de ce pôle va changer la donne dans la gestion des dossiers de santé publique ? Des avocats parlent d'une structure de façade...

Tout dépendra de la solidarité des magistrats qui en feront partie et des moyens affectés à ce pôle. Notamment en assistants spécialisés, en greffiers et en enquêteurs. Ce dernier point est essentiel, car les effectifs des enquêteurs spécialisés en matière de sécurité sanitaire sont notoirement insuffisants. Actuellement, pour tous les dossiers, il y a seulement deux groupes de six enquêteurs à la Brigade des affaires de santé publique de la préfecture de police, et deux cellules de gendarmes pour deux dossiers de santé publique, en l'occurrence la vache folle et le syndrome du golfe : soit, en tout, dix personnes.

Est-ce que ce pôle aura