Une petite annonce et une grosse déception. Hier, François Fillon, ministre des Affaires sociales, a annoncé 40 millions d'euros de crédits d'urgence pour les personnes âgées. «Seulement !», ont rétorqué les professionnels du secteur, passablement déçus par la modestie de cette somme censée couvrir les «heures supplémentaires ou les remplacements de personnels pour accompagner les personnes âgées les plus fragiles».
Le ministre des Affaires sociales avait promis, lundi, devant la mission d'information parlementaire l'annonce de ces crédits d'urgence «dans les 24 heures» : c'est chose faite, mais les acteurs de la prise en charge du troisième âge revendiquaient 300 millions d'euros. L'Association des directeurs d'établissements d'hébergement pour personnes âgées (Adehpa) s'est dite «profondément attristée par ce chiffre» qui ne tient absolument pas compte de la réalité du terrain. Face aux 12 000 ou 15 000 morts supplémentaires pendant la canicule, «le niveau dérisoire des crédits annoncés est décevant : il suffit de le comparer aux 500 millions d'euros débloqués dès le mois d'août en faveur des agriculteurs et aux 100 millions d'euros destinés aux personnes âgées qui ont été gelés au début de l'année», a poursuivi l'association. «On a là la première annonce concrète depuis le drame du mois d'août mais aussi la première déception concrète», a renchéri le Syndicat national des établissements et résidences pour personnes âgées (Synerpa).
L'Adehpa et le Synerpa se disent inquiets.