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Libération
Interview

«Harmoniser, ce n'est pas uniformiser»

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publié le 20 septembre 2003 à 1h03

Béatrice Durand enseigne depuis 1998 à l'Institut de romanistique de l'université de Halle (est de l'Allemagne). Confrontée à la question de l'harmonisation des diplômes, son étude des différences culturelles entre la France et l'Allemagne (1) fait une place importante à l'éducation.

Avez-vous déjà entamé le processus d'harmonisation des diplômes dans votre université ?

Le processus d'harmonisation ne signifie pas que l'on supprime ce qui existe pour le remplacer par quelque chose qui serait uniforme partout en Europe, mais que l'on s'efforce de créer des passerelles entre les systèmes existants, de manière que les étudiants ­ et aussi les enseignants ­ puissent circuler d'un pays à l'autre. Concrètement, dans notre département de langues et littératures, un nouveau cursus d'études interculturelles européennes et américaines a été créé en plus des cursus traditionnels. Les germanistes, les romanistes, les anglicistes et les slavisants sont partie prenante dans ce cursus, qui est un BA/MA (2), donc conforme aux nouvelles directives européennes.

Quelle était jusqu'alors la philosophie de l'université allemande ?

Il reste en Allemagne quelque chose de la tradition libérale qui remonte à Humboldt (naturaliste et explorateur du XIXe siècle, ndlr). Dès le premier cycle, les étudiants suivent des séminaires qui requièrent un travail personnel important. Il n'y a pas autant d'examens et de contrôles qu'en France, ce qui fait dire régulièrement aux étudiants allemands qui vont en France