C'est la carte d'une France qui a longtemps refusé de se voir vieillir et qui risque de s'en mordre les doigts très vite. D'ici à deux ans, il manquera 40 000 lits en institution et plus de 120 000 d'ici à 2010, selon une enquête inédite de la fondation Eisaï (1). A l'heure de la dixième Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer, ce dimanche (2), à quelques jours des annonces ministérielles sur le plan «vieillissement et solidarité», prévues en octobre, ces données confirment l'urgence de créer des places d'accueil en maisons de retraite et services de long séjour. En 2010, 365 000 patients atteints d'Alzheimer devront être pris en charge, ainsi que 257 000 personnes de 75 ans et plus ne souffrant pas de cette démence. Le nombre actuel de lits est de 503 000, soit un déficit de 120 000. Les projections sont particulièrement dramatiques pour des régions comme l'Ile-de-France (déficit prévisible de 15 000 lits, voir carte). «Ce sont pourtant des calculs minimalistes, insiste le Dr Paul Cadre, président de la fondation. On sait que parmi les lits existants, au moins 5 % devraient être fermés. Par ailleurs, ces données ne tiennent pas compte de la nécessité de lits de court séjour, pour des situations de crise ou un répit des familles.»
Les statisticiens ont croisé les données du dernier recensement Insee, les résultats les plus récents de l'étude épidémiologique Paquid et les chiffres des Drass recensant les établissements d'accueil. Une projection a ensuite été effectuée, tena