Tribunal correctionnel de Lille
Narquois, le président écoute Luigi aux cheveux blancs qui fait traduire par l'interprète : «Quand les douaniers m'ont arrêté, j'ai découvert que c'était de la cocaïne, je pensais transporter deux kilos de cannabis !» Un policier grogne : «Ça va durer longtemps ces conneries...» «Il faut bien expliquer», rétorque un avocat. «Expliquer, mes couilles !», s'énerve le policier. Luigi, 40 ans, italien, a été arrêté à la gare, il venait d'Amsterdam et Bruxelles. «Vous deviez percevoir 1 000 euros pour ce transport jusqu'à Turin», observe le juge. La voix de Luigi est éteinte : «Je suis désespéré, j'ai trop besoin d'argent...» Le président sourit à l'avocate : «Maître, vous qui êtes parfaitement bilingue, dites-lui que la valeur marchande de ces deux kilos de cocaïne se monte à 120 000 euros.» Luigi a demandé un délai pour préparer sa défense, et, en attendant, la procureure veut un mandat de dépôt : «Le trouble à l'ordre public est exceptionnellement grave.» L'avocate se fâche : «Ce qui trouble mon ordre public à moi c'est ce dossier arrivé en comparution immédiate. Sans aucune enquête !» Elle marche de long en large : «Nous avons l'adresse de livraison, et rien n'a été vérifié. On se gargarise de coopération internationale et on ne se donne même pas ce mal ! Alors que l'on requiert et que l'on condamne des mulets comme lui à des peines effrayantes.» Détention provisoire.
Les policiers amènent le grand Malik, 26 ans, footballeur professionnel. «Ce n'e