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Libération

Les gendarmeries en Corse, cibles à objectifs variables

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A Luri, hier, manifestation nationaliste devant la caserne.
publié le 22 septembre 2003 à 1h05

à Luri

Reprise de dialogue timide. Hier soir, une délégation d'habitants de Luri (Haute-Corse) a été reçue, à sa demande, par les gendarmes de ce village du nord de l'île. Il y a dix jours tout juste, les mêmes protagonistes s'affrontaient violemment après l'arrestation de deux jeunes ­ Anthony et Laurent ­ déférés devant un juge antiterroriste. Ils sont notamment soupçonnés d'association de malfaiteurs en liaison avec une entreprise terroriste. Il leur est reproché d'avoir lancé, dans la nuit du 3 au 4 septembre, des engins incendiaires contre la caserne et d'avoir tagué le bâtiment avec des inscriptions nationalistes.

Lettre aux gendarmes. Contrairement à la semaine passée, les manifestants étaient hier calmes et silencieux. Les mères, soeurs et amies des deux enfants du village écroués à Paris ont marché sous une banderole avec tête de Maure sur laquelle on lisait «Rendez-nous nos enfants Laurent et Anthony». Plus d'une centaine d'habitants de Luri sur un total de 700 ont manifesté avec, en queue de cortège seulement, «pour ne pas politiser l'affaire», les principaux responsables nationalistes d'Indipendenza et de Corsica Nazione. Dont Jean-Guy Talamoni et Charles Pieri. Le dialogue a eu lieu durant trois bons quarts d'heure sur le seuil de la caserne. La mère d'Anthony, la tante de Laurent et Jean-Mathieu Susini, lui-même soupçonné, un temps, d'avoir participé à l'assaut de la gendarmerie, ont remis une lettre aux forces de l'ordre. Ils y affirment «solennellement [leur] s