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Libération

Récidive des mineurs: un mythe démenti

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Une première étude menée à Caen et Pau révèle que la majorité des jeunes délinquants ne passe qu'une fois devant le tribunal.
publié le 22 septembre 2003 à 1h05

Les professionnels de l'enfance délinquante le savent d'expérience : la plupart des enfants qui passent devant un juge des enfants se font ensuite oublier des services judiciaires. Ils sortent de la délinquance. L'ennui, c'est que, jusqu'à présent, cette impression basée sur la pratique n'était pas vraiment étayée par des statistiques. Une étude menée conjointement par les tribunaux pour enfants de Caen et de Pau vient combler une partie de ce déficit, et confirmer les intuitions des praticiens. L'étude porte sur tous les mineurs qui ont fêté leurs 18 ans en 1997 et qui sont passés dans l'un ou l'autre de ces tribunaux (304 à Caen, 91 à Pau) ; les auteurs de l'étude ont ensuite examiné leur parcours jusqu'à leur 22e anniversaire, en 2001.

«Après cinq ans de pratique comme juge des enfants, j'étais gêné de ne pouvoir me fonder que sur mes dossiers personnels et ceux de mes proches collègues, sans disposer d'aucune donnée chiffrée globale, pour répondre aux questions lorsque j'étais invité à des débats», explique François Touret de Coucy, ancien juge des enfants à Caen et secrétaire général de l'Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille (AFMJF). Or, depuis la dernière élection présidentielle, les débats n'ont pas manqué, «avec leur lot d'approximations et de manipulations». Son collègue palois, Robert Bidart, renchérit : «Au sein de l'AFMJF, nous sommes partis du constat que nous manquions cruellement d'éléments pour apprécier la portée des décisions