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Libération

L'académie veut lever le voile

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Le port du foulard va conduire les deux lycéennes d'Aubervilliers devant le conseil de discipline.
publié le 24 septembre 2003 à 1h06

La situation s'est sérieusement tendue au lycée Henri-Wallon d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) où deux soeurs portent le voile islamique en classe (Libération de lundi). L'inspection d'académie a tenu à rencontrer, hier, les deux élèves. Devant leur obstination, l'inspecteur adjoint, Michel Payard, a pris la décision de les traduire en conseil de discipline. En attendant, elles sont provisoirement exclues du lycée. Un durcissement de ton inattendu. Beaucoup, à Henri-Wallon, semblaient partisans d'un compromis. Les deux adolescentes risquent l'exclusion définitive. Hier, une trentaine d'élèves ont manifesté devant l'établissement.

Exemple «La négociation a été bafouée», estime Moulid Aounit. Le secrétaire général du Mrap, qui s'était proposé comme médiateur, redoute que cette affaire «serve d'exemple», au moment même où la commission sur la laïcité interroge notamment l'opportunité d'une loi interdisant le foulard à l'école.

L'exclusion, c'est justement ce que le père voulait éviter. «Mes filles ont le droit d'aller à l'école. A ce jour, elles ne transgressent aucune loi. Ce qu'elles ont dans la tête compte beaucoup plus que ce qu'elles mettent dessus», martèle Laurent Lévy. Il est l'un des avocats du Mrap, juif, athée, et «ne partage pas du tout les convictions religieuses de [ses] filles». Mais il ne veut surtout pas «aller à la rupture avec elles». La plus jeune, élève en première, a décidé de porter le voile l'an passé. Sa soeur, en classe de terminale, a suivi son exempl