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Libération

Contre les expulsions jusque dans l'avion

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Le porte-parole de la Coordination des sans-papiers était jugé hier pour «rébellion».
publié le 25 septembre 2003 à 1h07

Pour une fois, il avait délaissé ses baskets, appropriées pour les manifestations, et son éternelle veste en jean. En costume impeccable, chemise rose et cravate, Romain Binazon, le porte-parole de la Coordination nationale des sans-papiers, comparaissait hier devant la 12e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis), pour «rébellion» et «provocation à la rébellion». L'ancien sans-papiers, régularisé depuis un an, avait été interpellé le 24 août à l'aéroport de Roissy alors qu'il avait embarqué dans un avion à destination de Cotonou, au Bénin.

Ténacité. Usurpation d'identités, entrée et séjour irréguliers, ainsi que soustraction à une mesure de reconduite à la frontière, accompagnée d'outrage à personne dépositaire de l'ordre public : au gré de ses précédentes infractions, mentionnées par la présidente du tribunal, se dessine le parcours d'un sans-papiers coriace, qui a tout fait pour rester en France. Ce n'est pas ce que la justice reproche cette fois-ci à Romain Binazon, aujourd'hui agent de sécurité. Le 24 août, alors qu'il se rendait en vacances ­ pour la première fois depuis des années ­ et avait pris place dans l'avion Air France pour Cotonou, il a constaté que deux étrangers non admis sur le territoire français se trouvaient à l'arrière de l'appareil, entravés et gardés par une escorte de quatre policiers. «Vous avez causé un trouble à l'embarquement», dit la présidente en se référant au PV des policiers. «Vous avez dit aux policiers : "Retirez ces