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Libération

Sabrina, une vie fracassée

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La jeune fille a été retrouvée morte à demi nue, dimanche près de Béthune.
publié le 25 septembre 2003 à 1h07
(mis à jour le 25 septembre 2003 à 1h07)

«Elle était dans ma classe en quatrième, ça fait drôle.» Il agrippe son VTT, prend un air buté, sous la casquette : «Le fumier qui a fait ça, je voudrais lui faire passer l'envie de recommencer, qu'il comprenne. On peut pas s'attaquer à une fille de 17 ans, comme ça. Qu'il vienne. Qu'il se batte avec un mec.» Sabrina est morte dans la nuit de samedi à dimanche, à Isbergues, près de Béthune (Pas-de-Calais). Le jeune homme au VTT l'avait saluée dans l'après-midi. «Elle était passée dire bonjour, on préparait une fête entre copains.» Il trouvait Sabrina trop communicative, trop sociable : «On lui disait souvent de faire attention, on trouvait qu'elle se méfiait pas assez, on lui disait que ça lui jouerait des tours. Mais on pensait pas que ça, ça pouvait arriver. On sera à l'enterrement. Y aura du monde.»

«Défigurée». La mère de Sabrina a déclaré qu'elle n'avait pas pu voir le corps de sa fille, «car elle est défigurée». Son corps a été retrouvé en partie dénudé, dimanche matin, par un promeneur sur un terrain vague, au bout d'une impasse, au bord du canal d'Aire et de la voie ferrée, entre deux ponts. Entre les herbes folles, les cadavres de bouteilles et les traces d'une ancienne décharge, quelques bandes de plastique blanc et rouge ont été nouées entre les arbres par les enquêteurs et déjà coupées par des promeneurs. Par terre, des restes de structure en ciment brisé. Au milieu, un petit bouquet de lys et de roses fane au soleil sous la Cellophane.

Dimanche, l