Evelyne Moreau, 52 ans, a perdu la vue en 1984. Longtemps commerciale et obligée de voyager, elle est aujourd'hui experte technique et travaille sur l'ergonomie des postes de travail spécialisés pour les déficients visuels et l'accessibilité au Web. Elle a pris un chien-guide en 1990, un labrador qui l'a accompagnée neuf ans durant. Désormais, elle possède un berger allemand. A l'occasion de la journée de démonstration organisée ce samedi à l'initiative de l'Ecole de Paris des chiens-guides pour aveugles et malvoyants, Evelyne Moreau raconte le lien entre le chien-guide et son maître.
«Au début, j'étais trop exigeante avec Auriane. Avant elle, j'avais eu Doria, un labrador noir dont le tempérament était tout à fait différent. Si j'étais en retard le matin, si j'étais pressée et que je l'engueulais pour aller plus vite, elle ne se laissait pas impressionner. Avec celle-là, un berger allemand blanc, j'ai compris que je ne devais pas la stresser. Elle ne va pas m'envoyer sur un poteau. Mais elle va mal travailler. Mademoiselle ne veut plus avancer ou alors elle fait n'importe quoi. Je sais qu'elle ne sera pas attentive, qu'elle sera craintive. Je l'ai depuis 1999. On a mis du temps à se comprendre. Mais maintenant c'est fait. C'est un amour de chienne. Elle guette mes mouvements. Elle est attentive à mes humeurs. Dès qu'elle a son harnais, elle comprend qu'elle doit travailler.
«Aujourd'hui, j'ai un trajet assez régulier. A l'époque de Doria, je vadrouillais un peu partout. Je m'