Aujourd'hui s'ouvre à Dourdan (Essonne) la première «université des femmes des quartiers», dont le programme ressemble plutôt à un colloque classique réunissant des personnalités du monde universitaire, politique et associatif. Fadela Amara (1), présidente des Ni putes ni soumises, revient sur leur combat.
Qu'attendez-vous de cette université ?
On va recevoir des filles et des garçons qui viennent pour la première fois dans une initiative de ce type, il faudra les rassurer. Ils ont envie de faire quelque chose. Ils sentent que ce dont on parle la discrimination, les ghettos, les insultes, la mixité sociale, la loi du silence, la loi du plus fort ça existe et qu'ils ne le supportent plus. Ils sont contents qu'on ait mis un coup de pied dans la fourmilière, mais ont peur car ils rentrent le soir dans leur cité. Il faut qu'ils puissent penser que c'est possible de changer les choses, qu'ils aient cette certitude. J'attends aussi un échange riche entre la salle et les intervenants. Enfin, dans les ateliers de formation, on donnera des outils pour devenir des colporteurs de la République laïque. Petit à petit, on touchera de plus en plus de monde. C'est un travail sur les mentalités, en profondeur.
C'est un gros chantier...
Certaines filles ont tellement intégré ces violences qu'elles disent : «Non, ça va, il ne se passe rien dans ma cité, moi je suis bien. Je ne peux pas sortir tout le temps, mais c'est normal, il y a des insultes, mais c'est juste pour chambrer.» Pour elles ce