Menu
Libération

Les «aveux» de Cabana, l'homme de Juppé

Article réservé aux abonnés
L'ancien directeur de cabinet d'Alain Juppé, cité comme témoin par Casetta, a affirmé au tribunal que «tout le monde savait» dès 1988.
publié le 3 octobre 2003 à 1h13

C'est un suicide politique : «Tout le monde savait que cette situation juridique existait. Personne ne croyait que par l'enchantement d'une loi cela allait disparaître ! Comment imaginer que le vote d'une loi puisse par un coup de baguette magique modifier les choses ?» «Tout le monde, monsieur, se résume pour l'instant à vous», répond le magistrat Alain Prache. Silence de plomb dans la salle d'audience de Nanterre. L'homme vient d'évoquer la prise en charge illégale par des entreprises privées de permanents du RPR. Il a situé les faits en 1988. Il se souvient bien de cette date puisqu'il venait de participer, en tant que commissaire du gouvernement, à l'élaboration de la première loi encadrant le financement des partis politiques. Il se souvient aussi qu'il venait d'obtenir le poste de directeur de cabinet du secrétaire général du RPR, Alain Juppé, fonction qu'il a conservée jusqu'en 1993, lorsque Juppé a rejoint le Quai d'Orsay. Hier, au procès des emplois fictifs, le rideau s'est levé sur cet homme : Yves Cabana qui, en une demi-heure, a signé l'une des plus incroyables dépositions de témoin dans une affaire politico-financière. Car il n'est que témoin, convoqué à la demande de Me Vergès, l'avocat de Louise-Yvonne Casetta. Celle-ci a d'ailleurs réussi ­ volontairement ? ­ un somptueux coup de billard en déplaçant la responsabilité au-dessus d'elle.

Prescription. C'est le cas de Louise-Yvonne Casetta qui a fait déraper Cabana. Tout seul. Alors que le tribunal réfléchissait