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Libération
Interview

«Ça devrait être une cause nationale».

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Des rappeurs et rappeuses face aux propositions des Ni putes ni soumises:
publié le 4 octobre 2003 à 1h15

Quatre filles, trois garçons, tous rappeurs, commentent, à l'occasion d'une table ronde à l'invitation de Libération, les propositions du comité Ni putes ni soumises, en université ce week-end (Libération de vendredi) pour tenter d'améliorer la condition des femmes dans les quartiers. La Franco-Chypriote Diams, l'Eurasienne Princess Aniès et les Antillaises Sweety et Queen P. évoquent toutes, dans leurs textes, leur statut de jeune femme dans le rap ou le reggae, mais aussi dans leur quotidien. Les rappeurs Dadoo, originaire de Toulouse, Disiz la Peste, franco-sénégalais, et Mokobé, du groupe 113 de Vitry-sur-Seine, en parlent aussi, avec plus ou moins de facilité.

Pourquoi si peu d'artistes rap ont proposé leur soutien à ce comité ?

Dadoo. Ça veut dire quoi, Ni putes ni soumises ? Que nous, les mecs à casquette, on est des dingues avec les meufs ? Je me demande qui les traite de putes ? Et là, j'ai l'impression de voir Sarkozy avec une matraque qui nous montre : c'est eux.

Disiz la Peste. Ça devrait être une cause nationale. Le problème n'existe pas que dans les quartiers. Le Français moyen, quand il voit Loana à la télé, il dit : «Regarde-moi cette pute avec ses gros seins.»

Dadoo. Dans les quartiers, le problème vient de la culture d'origine de chacun et de la religion. Ça rend l'approche et la communication avec les femmes plus difficiles.

Une jeune fille de 17 ans a quand même été brûlée à Vitry-sur-Seine pour avoir refusé les avances de son ex-petit ami !

Dadoo. Malgré tout mon respect pour cette petite et sa famille, ce qui s'est passé est un fait divers tragique. On s'en sert comme d'un out