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Libération

Fin de voyage mortelle pour un clandestin guinéen.

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Arrivé à bord d'un pétrolier, il a été trouvé mort dans la Seine.
publié le 4 octobre 2003 à 1h14

Le Havre, correspondance.

Ils voulaient tout simplement «trouver du travail». Alors les cinq jeunes Guinéens se sont approchés en pirogue de la coque du Baltic-Captain-1, un pétrolier de 182 mètres battant pavillon chypriote, amarré au port de Conakry. Ils ont grimpé sur le gouvernail pour se cacher dans un renfoncement, à quelques mètres au-dessus de la ligne de flottaison.

Onze jours durant, ils sont restés là, le temps de remonter l'Atlantique. Jusqu'à la première escale, lundi, quand le pétrolier a accosté le quai de ravitaillement de la raffinerie ExxonMobil, à Port-Jérôme (Seine-Maritime). Les passagers clandestins se sont jetés dans la Seine pour gagner le rivage. L'un d'eux ne verra pas la France.

Accident. Mardi vers midi, un employé communal découvre un corps dans la vase, en aval du phare de Quillebeuf-sur-Seine, dans l'Eure. Une autopsie, ordonnée par le parquet de Bernay, a accrédité la thèse de l'accident, confirmée par les témoignages des survivants qui sont entendus par les gendarmes de l'Eure et la police aux frontières, au Havre.

Les autres, n'ayant pas demandé l'asile politique, devraient être renvoyés dans leur pays d'origine samedi. Ils disent s'appeler Mohamed, Amadou, Traoré et Jack. Avoir 13, puis 15, voire 20 ans, et être Guinéens. Finalement, une radiographie osseuse révélera qu'ils sont tous majeurs et une visite au consulat, vendredi à Paris, confirme leur nationalité.

Le premier, tout trempé, vêtu d'un bermuda et d'un tee-shirt, a été intercepté côté