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Libération

La justice ne veut pas faire la police.

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Le manque d'escortes policières dans les tribunaux dénoncé.
publié le 4 octobre 2003 à 1h15

Une fois de plus, le ton monte entre policiers et magistrats. En cause, le manque d'escortes policières, un mal chronique dans les palais de justice, qui fait que les prévenus ne peuvent être conduits dans le box pour y être jugés. Les juges des libertés et de la détention attendent eux aussi des heures que les policiers veuillent bien faire monter les prévenus du dépôt.

Au point que le 24 septembre, lors des Rencontres sénatoriales de la justice, au Sénat, un premier président de cour d'appel s'est plaint de ces palais de justice désertés par les policiers. Le représentant du ministère de l'Intérieur ­ par ailleurs ancien juge d'instruction ­ a alors apostrophé l'assistance. «Il nous a lancé que si les juges sanctionnaient un peu plus les auteurs d'outrages et de rébellions contre les policiers, les choses iraient beaucoup mieux. C'était pour le moins glaçant, raconte un haut magistrat. On s'est tous regardés, éberlués.» Stupéfaction chez les procureurs généraux et premiers présidents présents, qui se sont lancés dans «une vraie bronca, oui, il n'y a pas d'autre mot, poursuit ce magistrat, car nous sommes quasiment obligés de nous prostituer pour avoir un nombre suffisant de policiers !». Une bronca très inhabituelle avec «exclamations et sifflets», selon Dominique Barella, le président de l'Union syndicale des magistrats (USM).

La seconde salve est arrivée lundi au tribunal de Bobigny où, lors d'une audience de comparution immédiate, les juges ont relâché dix prévenus, faute