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Libération
Interview

«Les patients ont à peine été consultés».

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publié le 4 octobre 2003 à 1h14

Alors que les débats sur le projet de loi de santé publique reprennent mardi à l'Assemblée nationale, Pierre Lascoumes, porte-parole du Collectif interassociatif sur la santé (1), s'exprime sur les attentes et les craintes des patients vis-à-vis de ce nouveau cadre législatif. Jeudi, les députés ont voté l'article 1 du projet, qui affirme clairement «la responsabilité de l'Etat» en matière de santé publique, avec des objectifs fixés par loi tous les cinq ans.

Comment les représentants de patients accueillent-ils un tel projet de loi ?

Sur le principe, c'est une bonne nouvelle qu'une loi s'attaque aux questions de santé publique. Et le fait de fixer des objectifs à cinq ans est un formidable levier pour suivre l'état des lieux et analyser les éventuels échecs. Mais ce texte recèle de nombreuses contradictions. C'est le retour de l'expertise, alors que l'on sait depuis des années qu'à un certain niveau de proximité, les enjeux ne sont pas perçus par les spécialistes. Et sur certains points, comme les dispositifs de participation des usagers, ce projet est carrément une machine de guerre contre la loi Kouchner (le texte sur les droits des malades du 4 mars 2002, ndlr). Dans sa préparation comme dans son contenu, les représentants de la population ont à peine leur mot à dire. Nous n'avons été reçus au ministère qu'une fois le projet bouclé. Au cabinet de Mattei comme à la Direction générale de la santé, on ne voyait pas l'intérêt de s'appuyer sur la société civile, suspectée d'êtr