Septembre est passé, octobre est entamé, le Conseil français du culte musulman (CFCM) reste désespérément silencieux. Pour sa première rentrée, cette instance censée donner une voix et une plus grande visibilité à l'islam de France fait preuve d'une étonnante discrétion. Le 3 septembre, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui participait à une réunion restreinte de son bureau, avait invité les responsables musulmans à «réfléchir au rayonnement du CFCM, une instance très jeune mais dont tout le monde attend beaucoup». C'est raté. Sa mise en place, au printemps, avait été théâtrale, s'accompagnant de multiples sorties de scènes et claquements de portes. Les fondamentalistes de l'UOIF (Union des organisations islamiques de France) ayant remporté les élections, Dalil Boubakeur, le recteur de la Mosquée de Paris, qui revendique un islam modéré, avait brandi à plusieurs reprises sa démission. Depuis, silence radio. «Nous nous habituons à être les uns en face des autres à nous regarder dans le blanc des yeux, proteste Dalil Boubakeur. Il y a quelques mois, nous étions dans un islam de division, d'accusations réciproques, de frères irréductibles. Aujourd'hui, ça ne va pas si mal. Nous faisons tous attention à ne pas soulever les sujets qui fâchent. Tout se fait par consensus.» Chez les «frères ennemis» de l'UOIF, même son de cloche : «Nous avons choisi de travailler dans la quiétude. Nous avons dépassé la période électorale. Un climat très serein s'est installé», affirme Fo
Le Conseil français du culte musulman reste sans voix
Article réservé aux abonnés
publié le 6 octobre 2003 à 1h16
Dans la même rubrique