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Libération

Quand le travail devient un délit

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Sarkozy veut poursuivre les sans-papiers exerçant une activité.
publié le 8 octobre 2003 à 1h17
(mis à jour le 8 octobre 2003 à 1h17)

C'est une révolution dans le code du travail. Si la réforme de Nicolas Sarkozy sur la maîtrise de l'immigration, examinée aujourd'hui au Sénat, est adoptée telle quelle, les étrangers qui exercent une activité pro fes sionnelle salariée en France sans autorisation de travail seront passibles d'une amende de 3 750 euros et d'une in terdiction du territoire de trois ans. C'est ce que prévoit un amendement du rapporteur Thierry Mariani voté en juillet à l'Assemblée nationale. «Cette proposition permettra de renforcer la lutte contre le travail dissimulé alimenté par l'immigration clandestine qui constitue un véritable fléau, expliquait le député UMP du Vaucluse à l'Assemblée, le 8 juillet. Il convient d'agir, tant du côté des employés que des employeurs.»

«Solidarité». Il s'agit d'une inversion des principes qui guident les inspecteurs du travail (lire ci-contre). Jusqu'à présent, le salarié, dans le cadre du travail illégal, était considéré comme une victime. L'amendement Mariani, lui, change complètement la donne. Il criminalise les sans-papiers, mais aussi les touristes munis de visas ou encore les demandeurs d'asile.

Lundi soir, ils étaient des centaines, à la Bourse du travail de Paris, à dénoncer ce projet de loi sur l'immigration ­ «le pire depuis 1945», selon Michel Tubiana, président de la Ligue des droits de l'homme ­ et, notamment, cette disposition. La comédienne Jeanne Balibar, dont c'était le jour de relâche du Soulier de satin, l'a dit devant une a