Il y a les gifles et les torgnoles, qui peuvent laisser des traces. Et puis il y a les «violences invisibles». Ces manières de faire du mal qui n'impriment pas de marques sur le corps. Le colloque qui s'ouvre ce matin à Paris, sous la présidence de Claire Brisset, la défenseure des enfants, épaulée par la Ligue pour la santé mentale, dénoncera ces formes de violences considérées comme «éducatives», et donc «couvertes par le secret de la vie privée des familles et des institutions». Une large part sera consacrée aux violences à l'école. Peu d'enseignants se permettent aujourd'hui de gifler un élève. Mais lui répéter, souvent : «T'es nul, t'es mauvais, on n'arrivera jamais à rien avec toi», ou l'humilier publiquement pour bien lui faire comprendre qui commande dans la classe, laissera des traces. Au fond, c'est la façon d'exercer l'autorité qui est en jeu. Pour l'historien Georges Vigarello, qui participe au colloque, «le symbole de l'autorité a changé. La parole de l'enseignant n'a plus le même poids, une heure de colle ne veut plus rien dire». A l'heure où le gouvernement s'interroge sur les façons de restaurer l'autorité, en envisageant le retour de l'uniforme ou le vouvoiement, les différents participants vont évoquer des modèles d'autorité «non-violente». Parmi eux, l'éthologue Boris Cyrulnik, le pédopsychiatre Marcel Rufo ou Marie-Danielle Pierrelée, la fondatrice du collège expérimental Anne-Frank au Mans (lire ci-dessous). Pour la défenseure des enfants, «il est import
Ecole: les violences invisibles au piquet
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publié le 13 octobre 2003 à 1h21
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