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Olivier Giscard d'Estaing, président aveugle

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Il est jugé pour des détournements au Trianon-Palace, qu'il dirigeait.
publié le 13 octobre 2003 à 1h21

«On ne sait pas toujours ce qui se passe au sein de sa propre entreprise.» Voilà, peu ou prou, la défense adoptée par Olivier Giscard d'Estaing devant le tribunal correctionnel de Paris, vendredi. L'ancien président de l'hôtel Trianon-Palace de Versailles est jugé pour abus de confiance, après des détournements commis lors des travaux de rénovation du célèbre palace, en 1990. Un procès-fleuve où comparaissent aussi une vingtaine d'entrepreneurs, pour complicité d'abus de biens sociaux et complicité de faux.

Travaux. En 1990, le groupe japonais MDI Corporation fait l'acquisition du Trianon-Palace. Les nouveaux actionnaires confirment Olivier Giscard d'Estaing dans ses fonctions de PDG et se disent prêts à engager des travaux pour redonner son lustre à l'établissement. Pour coordonner ce chantier évalué à plus de 360 millions de francs, Giscard d'Estaing engage Paul Bougenaux, ancien gestionnaire du Plaza-Athénée et figure de l'hôtellerie de luxe, mort en 1991. Très vite, Bougenaux se retrouve au centre d'une vaste opération de détournement de fonds, via son bureau d'études, officiellement spécialisé dans le conseil en hôtellerie. En fait, Atcos est une société panaméenne domiciliée en Suisse, sans employés ni activités réels.

En échange de leur contrat, les entreprises de travaux devaient reverser à Atcos entre 6 et 10 % de l'acompte donné par le Trianon. «Un passage obligé», expliquent leurs dirigeants, qui facturaient ladite commission... au Trianon. En tout, plus de 15 milli