Menu
Libération

«Etre et Avoir» au passé compliqué

Article réservé aux abonnés
Le village où fut tourné le film garde son estime à l'instit qui réclame des indemnités.
publié le 14 octobre 2003 à 1h22
(mis à jour le 14 octobre 2003 à 1h22)

Saint-Etienne-sur-Usson (Puy-de-Dôme) envoyée spéciale

«Moi, Georges, je lui garde toute mon estime. Mais cette histoire, ça peut ternir son image. Quelqu'un qui ne l'aurait vu que dans le film, il pourrait penser qu'il est faux ce gars-là.» Max Dujardin connaît bien Georges Lopez ; ses trois enfants étaient dans sa classe. Son plus jeune, Guillaume, a participé au tournage de Etre et Avoir. «On reconnaissait ceux qui étaient passés chez Lopez, ils disaient bonjour aux gens. Ils avaient appris le respect.»

Du tournage du documentaire, Max Dujardin ne garde que des bons souvenirs. Nicolas Philibert était venu présenter son projet de filmer une classe unique en milieu rural. Il leur avait laissé les cassettes de ses précédents films et tous les parents avaient signé la décharge autorisant que leurs enfants soient filmés. Pendant un an, Philibert et son équipe sont revenus souvent à Saint-Etienne-sur-Usson. «On se marrait à les voir courir tout partout pour filmer un renard, un tracteur. Ils étaient devenus du paysage. Mais quand ils filmaient les gens, c'était toujours après avoir demandé l'autorisation.» Max parle des apéros sous le tilleul. De la complicité incroyable qui liait Philibert et Lopez. Max et sa femme sont allés à la projection du film, au Rio, à Clermont-Ferrand. Mais pas à Cannes : « C'était pas notre place. On n'est pas des acteurs. Et puis, ça tombait le jour où on avait des canards à acheter.» A la sortie du film, Lopez avait déjà pris sa retraite dans le Sud.