Jean-Yves Mano est sénateur PS, président de l'Office HLM de Paris, et adjoint de Bertrand Delanoë chargé du logement. Il réagit aux annonces du ministre.
Que pensez-vous des annonces de ventes de HLM par Gilles de Robien ?
La loi permet déjà des ventes de HLM. Près de 4 000 logements sociaux sont vendus chaque année en France. Mais cela est fait dans un cadre de gestion du patrimoine des organismes. Alors que le ministre veut céder du patrimoine social pour combler les baisses des crédits d'Etat. La vente de HLM devient une variable d'ajustement budgétaire.
Politiquement, comment analysez-vous cette mesure ?
On assiste à une privatisation du logement social. On copie ce qu'a fait madame Thatcher en Angleterre. L'Etat se désengage de sa mission essentielle vis-à-vis du droit au logement, qui consiste à offrir un habitat digne aux ménages modestes. Les besoins sont d'ailleurs énormes. A Paris, nous avons décidé de stopper les ventes engagées avant notre arrivée aux responsabilités. Pas moins de 102 000 ménages attendent un logement social.
Mais les gens rêvent aussi d'accéder à la propriété...
Oui, mais ce rêve est rarement envisagé dans la cité HLM. Et puis de nombreux occupants de logements sociaux n'ont pas la capacité financière d'être copropriétaires. De faire face aux travaux lourds d'entretien que nécessitent des immeubles souvent anciens. Il faut être prudent, pour ne pas créer aujourd'hui les immeubles insalubres de demain. D'ailleurs, depuis quelques années, les organisme