Reims envoyé spécial
Une chaise inoccupée, un micro dressé dans le vide, un box désert. Toute la journée d'hier, ce grand box de la cour d'assises de Reims est resté vacant. Vide, il risque fort de le rester jusqu'à la fin du procès de Pierre Chanal, prévue le 31 octobre.
Cette absence de Chanal, accusé du meurtre de trois jeunes hommes dans les années 80, a occupé presque toute la matinée. Deux médecins se sont rendus à l'hôpital de Reims où le détenu, extrait de Fresnes, a été transféré lundi. L'ancien adjudant-chef du 4e Dragons de Mourmelon devait être jugé en mai. Mais une tentative de suicide, puis une embolie pulmonaire de l'accusé avaient contraint la présidente Simon-Rossenthal à reporter le procès.
Entre-temps, la situation n'a pas évolué d'un iota. Dès le début juillet, Chanal s'est mis en grève de la faim. A aucun prix, l'ancien fan de parachutisme et d'ULM ne veut être jugé. Pas question pour lui de se présenter devant une cour d'assises. Il «tentera de s'opposer par tous moyens» à sa venue au procès, exposent les médecins qui annoncent qu'il a recommencé, hier matin, à se nourrir légèrement. «S'il devait être amené de force, préviennent les experts, il risque d'importantes complications médicales (malaise neurologique ou cardio-vasculaire).» Et même s'il consentait à venir, il ne pourrait «en aucun cas rester assis plus d'une heure».
Renvoi. Son avocat, André Buffart, sait la partie perdue d'avance mais il demande tout de même un nouveau renvoi : «Peut-on juger un