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Libération

Christine Malèvre garde tous ses secrets

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15 à 18 ans requis, contre les 10 infligés début 2003.
publié le 15 octobre 2003 à 1h23

Ce fut accablant. Plus de sept heures de plaidoiries des parties civiles et de réquisitoire, pour aboutir aux «quinze à dix-huit ans de prison» requis en fin de soirée par l'avocat général. Bien plus que les dix ans de prison auxquelles Christine Malèvre avait été condamnée en première instance.

Ce furent aussi de longues heures, sans fin, étouffantes. Et lourdement répétitives pour tenter de décortiquer Christine Malèvre et les sept assassinats qui lui sont reprochés. Alors que, depuis près de deux semaines, la cour d'assises de Paris, par la voix de sa présidente Martine Warin, s'était montrée attentive, curieuse, hier ce fut une tout autre histoire qui a été déclinée : celle d'un mensonge et d'une manipulation. Le mot revenant sans cesse dans la bouche des uns et des autres. «Pour comprendre Christine Malèvre, il faut à chaque fois tout lire à l'envers, tout retourner», a martelé l'avocat général, François-Louis Coste. Christine Malèvre écoutant, la tête penchée, pâle, disparaissant de plus en plus derrière la barrière du box des accusés.

Crime aggravé. Aux yeux de l'avocat général, ce fut en effet l'aveu d'une déception, le regret d'une vérité qui n'est jamais venue. «Lorsque l'on reconnaît le même sens au même mot, la plaie du crime peut se cicatriser. C'est le drame de ce procès», a-t-il commencé, philosophe, avant de se faire juriste : «Donner la mort comme elle l'a donnée, dans ces conditions-là, c'est priver tout l'entourage du dernier souffle attendu. Nous pouvons pa