Lyon correspondance
Qui a gagné des millions ? Hier, la deuxième journée du procès des comptes suisses de Pierre Botton (Libération d'avant-hier) n'a fait que brouiller davantage les pistes. Depuis le début de l'audience, ouverte lundi devant la sixième chambre du tribunal correctionnel de Lyon, Botton maintient que les 8,6 millions de francs ayant transité par ses comptes suisses entre 1986 et 1992 étaient destinés à financer la carrière politique de son ex-beau-père et ex-maire de Lyon, Michel Noir.
Lobbying. Jusqu'ici, le golden boy des années 80 était bien seul à la barre pour défendre cette thèse. Le principal donateur, André Kamel, dirigeant du groupe Dumez Nigeria (qui a versé quelque 6 millions de francs sur ces comptes), soutient mordicus que cet argent était destiné à des activités de lobbying en Afrique. Michel Noir, quant à lui, assure n'avoir jamais entendu parler de ces comptes suisses.
Heureusement pour Pierre Botton, est arrivé, hier après-midi, le témoignage de son ami Martin Bouygues, fils de Francis, et PDG du groupe du même nom. Entre 1988 et 1990, sa société a versé 2,3 millions de francs sur les comptes suisses de Botton. En tant que PDG, Bouygues est aujourd'hui poursuivi pour abus de biens sociaux.
Hier, il a placidement confirmé que ces virements étaient destinés «à soutenir l'activité politique de Michel Noir». Prudent, Martin Bouygues a néanmoins pris le soin de préciser que l'affaire avait été traitée par feu son père et que lui-même n'en avait pas ét