Menu
Libération

Déjà cinq cas dus à l'amiante

Article réservé aux abonnés
Ces cancers ont été reconnus comme «maladie professionnelle».
publié le 18 octobre 2003 à 1h27

Après les prévisions statistiques, les victimes. A l'université de Jussieu, cinq cas de mésothéliome, le cancer spécifique de l'amiante, se sont déclarés en 2001 et 2002. Tous ont été reconnus comme «maladie professionnelle». Fait inédit, il ne s'agit pas de personnes ayant manipulé et inhalé à hautes doses de l'amiante lors de la construction du plus grand bâtiment floqué au monde. Mais de simples occupants de ces locaux abritant les universités de Paris-VI et VII, et l'Institut de physique du globe (IPG) : trois enseignants-chercheurs (deux physiciens et un géologue) et deux ingénieurs (océanographie et informatique). L'un d'entre eux, Jean-Louis Cheminée, éminent volcanologue à l'IPG, est décédé mercredi matin.

Dans sa notice nécrologique publiée dans le Monde de vendredi, l'institut détaille ses travaux. L'amiante reste tabou. «Cela ne fait aucun doute : il est mort d'un mésothéliome parce qu'il a été exposé à l'amiante à Jussieu, et non pas à l'air libre sur les pentes de volcans. Il y a fait toute sa carrière, son premier labo était au sous-sol, là où c'était le plus pollué, témoigne Véronique Rocher, sa soeur. On espère que son nom puisse servir à inciter les autres occupants de Jussieu à se faire suivre.» «Le mésothéliome ayant un délai moyen de latence de trente-cinq ans (entre l'exposition et l'apparition de la maladie, ndlr), nous ne sommes, hélas, qu'au début de la période ou l'on peut voir les effets réels de l'amiante de Jussieu. Ces cinq cas constituent déjà un