L'opération «il faut sauver la loi Jospin» est engagée. L'avis que le Haut Conseil de l'évaluation de l'école (HCEE) présentera demain à la «commission du grand débat sur l'avenir de l'école» reprend en effet les deux objectifs de la loi d'orientation de 1989 : réduire les sorties sans qualification (60 000 jeunes par an) et accroître le nombre de bacheliers. Sur ce point, le Haut Conseil vise «70 % d'une génération» (et non plus 80 %). Mais l'idée est la même : répondre aux besoins d'une économie (secteurs public et privé confondus) confrontée au départ à la retraite des baby- boomers.
«Réussite». Autre prise de position tranchée : «Le caractère "unique" du collège [...] constitue un point fort.» Pas question donc de faire machine arrière, même s'il importe de mieux définir «les objectifs de fin de collège», qui sont aussi ceux «de fin de scolarité obligatoire».
L'avis s'inquiète également de la faiblesse de la dépense moyenne par étudiant concédée par l'Etat, par rapport aux autres pays européens. Et dénonce le «recours excessif à la précarité» pour recruter des enseignants : faute d'une «véritable programmation des recrutements», «près d'un enseignant sur deux en poste actuellement n'a pas bénéficié d'une véritable formation initiale».
Mais l'avis insiste : si l'école a du mal, «elle a connu ces dernières années une réussite exceptionnelle [et] souffre maintenant comme souffrent la plupart des systèmes éducatifs comparables».
Autant de pierres dans le jardin de Luc Ferry, plu