Osta, 25 ans, est dépité, blanc comme un linge. Contrairement à certains de ses collègues taggeurs, il ne fait pas trop le malin devant sa mise en examen pour dégradation de biens publics et dégradations en réunion. Il fait partie des cinquante personnes qui seront renvoyées devant le tribunal de grande instance de Versailles durant le courant de l'année 2004.
Depuis le 14 mars 2002, Osta est placé sous contrôle judiciaire. Il est soupçonné d'avoir peint à la bombe aérosol des biens publics (trains, RER, murs le long de la voie ferrée), d'être entré par effraction dans les dépôts de trains, et de s'être livré à ces activités en groupe. Pour ces faits, il risque une peine d'emprisonnement de cinq ans et une amende de 75 000 euros. Une fois par mois, il se rend à la gendarmerie de sa commune en banlieue parisienne, est interdit sur le réseau de la SNCF et de la RATP et ne doit pas revoir ses camarades du collectif T ? C (The Unknown Crew, littéralement le groupe inconnu, ndlr). Ce mois-ci, il finira de payer sa caution de 1 620 euros, échelonnée sur dix-huit mois.
Marqueurs. Avant son arrestation en 2002, Osta était graphiste exécutant dans une agence de publicité. Il était absent quand les inspecteurs de la Brigade des chemins de fer et de la Police aux frontières (PAF) sont venus le chercher : «J'étais en fin de contrat, on comptait me le renouveler, mais, professionnellement, je suis grillé, ils sont aussi allés à ma boîte d'intérim. Après une perquisition à mon domicile, ils