«Aujourd'hui, on voit une burqa par jour.» Christine Picot est sage-femme depuis une dizaine d'années à l'hôpital intercommunal André-Grégoire de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Avec Claude Dagorn, le directeur de cet établissement, elle a été auditionnée, hier, par la Commission sur la laïcité présidée par Bernard Stasi. Et elle a témoigné de l'apparition de «manifestations d'intégrisme musulman» chez les patients.
Des scènes, hier, rarissimes. «A l'hôpital, dans la maternité, on voit un renforcement du port du foulard, jusqu'à la burqa, avec des gants, a-t-elle ainsi raconté. Beaucoup de ces femmes arrivent, elles n'ont pas droit à la parole. L'explication avancée, c'est qu'elles ne parlent pas français. Mais c'est faux, elles sont pieds et poings liés à la volonté du mari.»
De plus en plus souvent, certains musulmans demandent ainsi que leur épouse soit soignée par une femme. «C'est faisable en consultation, commente la sage-femme. Mais c'est plus complexe lors de l'accouchement ou en cas d'urgence.» Il arrive alors que «le mari refuse que la patiente ait accès à la péridurale», et jamais la femme ne va «contre la volonté de son mari». Lors de l'accouchement, «certains maris sont là pour surveiller qu'aucun homme n'entre dans la salle de travail».
Sa femme ayant été installée ensuite dans une chambre à deux lits, «un mari intégriste est venu me demander un paravent pour l'isoler du mari de l'autre patiente. On a refusé.» Christine Picot a raconté aussi ces patientes qui la su