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Libération

L'honneur de la police disputé au tribunal

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Débats de qualité après une plainte pour diffamation lancée par Sarkozy.
publié le 24 octobre 2003 à 1h31

Quand Nicolas Sarkozy, qui, en mai 2002, vient d'être nommé ministre de l'Intérieur, a lu ce tract, son sang de tout nouveau «premier flic de France» n'a fait qu'un tour. «La BAC tue encore, la justice couvre toujours.» Il signe aussitôt une plainte au nom de la police, qu'il estime atteinte dans son honneur.

Sit-in. Hier, les trois responsables de trois associations signataires du tract se retrouvaient au tribunal de Melun. La première est nationale : le MIB (Mouvement de l'immigration et des banlieues) est né dans les années 90, radicalement à la gauche de SOS Racisme. Bouge qui bouge a été créé en 1997 à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), après la mort de Khader Bouziane lors d'une course-poursuite avec des policiers. H2B (Honoré de Balzac) a été créé quelque temps plus tôt pour une affaire similaire, à Melun. Quand, les 21 et 23 mai 2002, deux autres jeu nes hommes sont tués à l'issue d'incidents avec la police locale, chacun s'attend à la reprise d'émeutes au moins aussi violentes qu'en 1997 dans le quartier de la Plaine du Lys. Ce ne sera pas le cas : des défilés, des sit-in, des manifestations religieuses et politiques, mais de voiture brûlée : pas une ! Le mouvement reste pacifique.

Pas de voiture brûlée, mais des mots. «Des mots revolvers, peut-être, mais de simples mots», dira l'avocate de Bouge qui bouge, Nicole Prévost-Bobillot. «Oui, je revendique ce tract, oui, j'accuse les brigades anticriminalité d'avoir tué un tas de jeunes. Oui, ces meurtres ne sont pas punis