Lyon de notre correspondant
Devant le centre social, une jeune femme soupire face aux journalistes : «Vous venez filmer juste pour ça ?» Autour d'elle, tout le monde opine. Par «ça», elle évoque l'agression commise lundi dans un des deux centres sociaux du quartier des Buers, à Villeurbanne, près de Lyon. Durant deux heures, une quinzaine d'adolescents ont insulté le personnel et cassé du mobilier, devant des dizaines d'enfants terrorisés. Une demi-douzaine d'interpellations ont eu lieu hier, et le centre restera fermé jusqu'à la fin des vacances. Pourtant, aux Buers, la plupart des habitants minimisent l'incident.
Il était environ 15 h 30 lundi, et sept animateurs encadraient les 80 gamins, de 4 à 12 ans, du centre de loisirs installé dans le centre social. Soudain, une quinzaine de personnes entrent. Beaucoup ont environ 18 ans. Le plus vieux, très revendicatif, en a 27. Tous ont fréquenté la structure à l'enfance ou à l'adolescence. Ils entretiennent avec elle «un rapport affectif, complexe», selon le directeur du centre. Souvent, ils se plaignent que le centre ne s'occupe plus d'eux à partir de 18 ans. «Nous sommes dans une société de consommation où, quand il fait froid, on va au centre social, même si ce n'est pas sa vocation», soupire Jean-François Patin, adjoint chargé de la vie associative et des centres sociaux.
Cassette. Lundi, les intrus exigent de regarder une cassette vidéo. Un animateur finit par accepter, mais quelqu'un subtilise sa cassette. Le ton monte, l'ani